Le Conseil de l’Europe a adopté le tout premier traité juridiquement contraignant sur l’intelligence artificielle au niveau international. Le traité révolutionnaire protège les droits de l’homme contre les systèmes d’IA, maintient l’État de droit et promeut la démocratie. La décision a été conclue lors de la réunion annuelle ordinaire du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, à laquelle ont participé les ministres des Affaires étrangères des 46 pays membres du Conseil de l’Europe.

https://twitter.com/coe/status/1791457792777199773 Structure globale du Conseil de l'Europe pour la réglementation de l'IA

Le cadre conventionnel du Conseil de l’Europe sur l’intelligence artificielle, les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit appelle à la création d’un cadre juridique solide couvrant le cycle de vie des systèmes d’IA. La prise en compte de la conception, de la mise en œuvre, du lancement et de la suppression des composants sera incluse. Plutôt que d’interdire simplement les systèmes d’IA, elle appelle à une étude prudente des risques liés au développement et à l’utilisation de tels systèmes.

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La Secrétaire Générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejčinović, a souligné l'importance de cette convention. Dit-elle; « La Convention-cadre sur l’intelligence artificielle est un traité mondial unique en son genre qui garantira que l’intelligence artificielle respecte les droits des personnes. Il s’agit d’une réponse au besoin d’une norme juridique internationale soutenue par les États de différents continents partageant les mêmes valeurs pour exploiter les avantages de l’intelligence artificielle tout en atténuant les risques. Avec ce nouveau traité, nous visons à garantir une utilisation responsable de l’IA qui respecte les droits de l’homme, l’État de droit et la démocratie.

Sous-général Marija Pejčinović

Le Traité est le fruit d'une collaboration entre le CAI, qui compte 46 États membres du Conseil de l'Europe, l'Union européenne et 11 non-membres. Les pays répertoriés étaient l'Argentine, l'Australie, le Canada, le Costa Rica, le Saint-Siège, Israël, le Japon, le Mexique, le Pérou, les États-Unis, l'Uruguay, des représentants d'entités privées, de la société civile et des universitaires.

Principes de transparence et de responsabilité

L'un des principes directeurs de la convention est la mise en œuvre de mesures de contrôle et de surveillance claires, adaptées à certains cas et risques. Les exigences comprennent des actions qui aideront à différencier le contenu produit par les systèmes d’IA, ainsi que toutes les mesures connexes adoptées pour évaluer, prévenir et minimiser les risques. Le traité vise également à ce que les États s’engagent à interdire ou à réglementer les applications d’IA qui vont à l’encontre des droits de l’homme.

Le traité souligne le sérieux de la responsabilité et des engagements face à tout impact négatif pouvant découler des systèmes d’IA. Il stipule que les systèmes d’IA doivent respecter les valeurs humaines, notamment l’égalité des sexes, l’interdiction de la discrimination et le droit à la vie privée. En outre, la convention prévoit également des recours juridiques pour les victimes de violations des droits de l'homme associées à la mise en œuvre de l'IA et des garanties procédurales telles que la notification aux individus avant qu'ils n'interagissent avec les systèmes d'IA.

Traité sur l’IA protégeant les institutions démocratiques

Pour garantir la lutte pour la démocratie, le traité oblige les parties à élaborer des règles interdisant aux systèmes d’IA de ne pas interférer avec les institutions et processus démocratiques. La préservation du principe de séparation des pouvoirs, de l'indépendance du pouvoir judiciaire et de l'accessibilité au système judiciaire en constitue la base. Le traité ne couvre pas les activités de sécurité nationale de l’État, mais les parties doivent aligner leurs pratiques sur le droit international et les institutions démocratiques.

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En outre, le traité mentionné autorise un mécanisme de suivi par le biais d'une conférence des parties pour garantir sa mise en œuvre efficace. Chaque parti doit mettre en place un appareil de contrôle indépendant chargé de veiller au respect de la convention, de sensibiliser, de susciter un débat éclairé et de participer à un dialogue multipartite sur l’utilisation de l’IA.

La cérémonie d'ouverture de la convention-cadre aura lieu à Vilnius, en Lituanie, le 5 septembre, précédant la conférence des ministres de la Justice. Cette démonstration marquera la naissance d’une ère innovante en matière de réglementation et de gouvernance de l’IA, où les droits de l’homme et les principes démocratiques ne seront pas compromis en raison d’une technologie d’IA sans précédent.

Reportage cryptopolitain de Chris Murithi.