Le 30 septembre, la bourse de cryptomonnaie Gemini, fondée par Cameron et Tyler Winklevoss, a informé ses utilisateurs canadiens qu'elle allait fermer ses portes au Canada.

Cette décision inattendue a suscité de nombreuses questions sur les raisons de la sortie de Gemini. Dans le même temps, les autorités canadiennes ont renforcé la réglementation sur le secteur des crypto-monnaies, ce qui a incité plusieurs bourses à se retirer du marché.

Quelles sont les nouvelles réglementations canadiennes en matière de cryptomonnaies et pourquoi certaines plateformes d’échange ont-elles décidé de quitter le marché ? Cet article explore les facteurs clés à l’origine de ces évolutions.

La CSA prolonge le délai de conformité jusqu'au 31 décembre

La sortie de Gemini intervient quelques jours seulement après que les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié le 26 septembre une mise à jour des plateformes de négociation de crypto-monnaies (CTP) concernant les pièces stables, appelées actifs cryptographiques référencés par valeur (VRCA).

Dans la mise à jour, le régulateur a une fois de plus prolongé le délai pendant lequel les CTP ne seraient plus autorisés à proposer des pièces stables qui ne respectent pas les conditions générales applicables de la CSA.

Après avoir initialement demandé aux bourses de se conformer avant le 30 avril 2024, la CSA a reporté la date limite au 31 octobre, invoquant des problèmes techniques de conformité. Par la suite, le régulateur a informé le public d'une autre prolongation du délai le 26 septembre, demandant aux CTP de se conformer avant le 31 décembre 2024.

Source : CSA News

La prolongation vise à donner plus de temps aux CTP pour se conformer aux modalités de leur inscription ou de leur engagement préalable à l'inscription (PRU) ou pour proposer des solutions de rechange qui répondent aux préoccupations en matière de protection des investisseurs, ont écrit les ACVM. Elles ont ajouté :

« Même si un VRCA spécifique répond aux modalités et conditions d’une inscription applicable, d’une décision de dispense ou d’une PRU, cela ne signifie pas que les ACVM approuvent ou soutiennent le VRCA, qu’elles soutiennent sa sécurité ou qu’il est conforme aux lois canadiennes sur les valeurs mobilières. »

Cointelegraph a contacté la CSA pour fournir une liste des VRCA approuvés au Canada, mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication.

La CSA a initialement restreint la négociation de pièces de monnaie stables en décembre 2022, affirmant que les pièces de monnaie stables pouvaient être classées comme des valeurs mobilières ou des produits dérivés. L'autorité a ensuite précisé qu'elle pouvait autoriser la négociation de certaines pièces de monnaie stables, sous réserve de conditions, notamment de transparence et de services de dépositaire qualifiés.

Quelles entreprises de crypto-monnaie sont autorisées à faire des affaires au Canada ?

Selon les registres officiels de la CSA, au moins 12 échanges de crypto-monnaies sont actuellement autorisés à fournir des services dans le pays, les décisions des régulateurs locaux étant intactes.

Ces échanges incluent Bitbuy Technologies, Coinbase Canada, Coinberry, Fidelity Clearing Canada, Netcoins, Newton Crypto, Shakepay, Wealthsimple Investments et d'autres.

La CSA fournit également une liste des sociétés de cryptographie qui ont déposé des demandes de PRU, notamment des bourses comme ByteX, Crypto.com, DigiFinex, Gemini, Kraken, NDAX, Satstreet et Uphold.

« Le dépôt d'un PRU ne signifie pas qu'une plateforme se verra accorder l'enregistrement », a noté la CSA, ajoutant que les PRU contiennent toujours des « engagements importants en matière de protection des investisseurs » de la part des plateformes de négociation d'actifs cryptographiques non enregistrées.

De plus, les ACVM ont également fourni une liste de sociétés de cryptomonnaies qui ont été interdites dans certaines juridictions du Canada. Cette liste, intitulée « Plateformes de négociation de cryptomonnaies interdites », comprend des sociétés comme Catalyx, CoinEx Global, KuCoin, Poloniex, XT.com et LiquiTrade.

Coinbase veut s'implanter au Canada en 2024

Alors que Gemini a décidé de quitter le Canada, certaines bourses comme Coinbase travaillent activement pour renforcer leur présence locale.

En avril 2024, Coinbase a annoncé publiquement son intention d'introduire sur sa plateforme un stablecoin lié au dollar canadien. La société avait auparavant obtenu une licence de courtier restreinte au Canada, lui permettant d'y opérer.

Source : Coinbase Assets

L'entrée de Coinbase au Canada a eu lieu environ un mois avant que son principal rival Binance n'annonce officiellement son départ du pays en mai 2023. Binance a spécifiquement cité les problèmes soulevés par les règles de la CSA qui obligeaient la bourse à déposer une demande de PRU et à se conformer à de nouvelles restrictions.

Plusieurs autres sociétés de cryptographie, dont OKX, dYdX, Paxos et Bybit, ont également décidé de quitter le Canada en 2023 en raison de changements dans l'environnement réglementaire.

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont émis l’hypothèse que les départs de plateformes d’échange comme Binance pourraient être liés à leur utilisation de stablecoins comme principales paires de trading. D’autres ont suggéré que les départs pourraient être dus à l’utilisation de l’USDt de Tether (USDT) et du stablecoin Binance USD, aujourd’hui disparu.

Bien que de nombreuses personnes aient lié l’USDT à des problèmes de réglementation au Canada, il n’existe actuellement aucune interdiction officielle de l’utilisation du stablecoin dans le pays. Cependant, l’USDT n’est pas autorisé dans le cadre de la licence restreinte du courtier, selon une déclaration de Netcoins. Les principales bourses d’exploitation comme Kraken et Coinbase ont retiré l’USDT de leurs plateformes canadiennes en 2023.

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