Des données économiques passent en mode non publiés en Russie
Poutine a annoncé des problÚmes économiques et a imputé l'inflation aux sanctions occidentales.
đ„"Des difficultĂ©s subsistent dans l'Ă©conomie russe", a dĂ©clarĂ© lundi le prĂ©sident Vladimir #Poutine lors d'une rĂ©union avec des responsables du gouvernement et du #Kremlin.
Selon lui, les causes des problÚmes sont les « conditions difficiles » dans lesquelles se trouve le pays.
đ"Il s'agit de sanctions extĂ©rieures et de nos propres limitations structurelles, notamment le manque de personnel, de technologie et de logistique"
Il a ajouté que tous ces facteurs affectent le taux d'inflation, qui a presque quadruplé depuis l'été 2023 et a dépassé l'objectif de 4% fixé par la Banque centrale pour la quatriÚme année consécutive.
"Il est important d'ajuster les mesures de politique économique en temps opportun afin de consolider et de rendre les tendances positives plus durables", a déclaré Poutine aux responsables, parmi lesquels se trouvaient la gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabioullina, le président du ministÚre des Finances, Anton Silouanov, ainsi que le chef adjoint du ministÚre des Finances. l'administration et assistant présidentiel pour l'économie Maxim Oreshkin.
Selon Rosstat, au 21 octobre, l'inflation annuelle en Russie était de 8,5 % et, par rapport aux niveaux d'octobre de l'année derniÚre (6,7 %), s'est accélérée de prÚs d'un quart, malgré le fort resserrement de la politique de la Banque centrale.
Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, selon les statistiques officielles (bien infĂ©rieures Ă celles de Rosmir), le prix des pommes de terre a augmentĂ© de 50 %, le beurre de 23,4 %, l'agneau de 21,1 %, le lait de 11,8 %, la crĂšme sure de 11,9 %, le pain de 11,2%. Les prix du bĆuf ont augmentĂ© de 10,2 % en moins de 10 mois, les pommes sont devenues plus chĂšres de 13,1 %. Le coĂ»t des matĂ©riaux de construction et de l'hĂ©bergement hĂŽtelier a bondi de prĂšs de 20 %, et les prix des transports publics ont augmentĂ© de plus de 10 %.
Depuis l'Ă©tĂ© dernier, la Banque centrale russe a relevĂ© son taux directeur huit fois et l'a portĂ© Ă 21 % par an. Mais au lieu de ralentir, l'inflation n'a fait que s'accroĂźtre : le rĂ©gulateur l'avait initialement prĂ©vue entre 5 et 5,6 % pour la fin de l'annĂ©e, puis a relevĂ© l'estimation Ă 6,5-7 %, et lors d'une rĂ©union le vendredi 26 octobre, elle a Ă©tĂ© reconnu comme trop optimiste. Selon les nouvelles prĂ©visions, lâinflation atteindra 8 Ă 8,5 % Ă la fin de lâannĂ©e.
"Afin de contenir la hausse des prix, nous aurons besoin d'une politique monétaire beaucoup plus rigide l'année prochaine", a déclaré Nabioullina à l'issue de la réunion de vendredi. Elle a ajouté que la Banque centrale ne voit pas de « limite » pour augmenter davantage le taux directeur.
đĄRosstat n'a pas publiĂ© de donnĂ©es composante par composante sur l'inflation pour le dernier mois de septembre. On parle de statistiques dĂ©taillĂ©es qui rĂ©vĂšlent Ă quel point chacun des biens et types de services pris en compte par Rosstat dans son « panier de consommation » est devenu plus cher.
đLe chiffre global de l'inflation pour septembre a Ă©tĂ© publiĂ© par Rosstat le 11 octobre. Et bien que plus de deux semaines se soient Ă©coulĂ©es depuis, les donnĂ©es dĂ©taillĂ©es ne sont apparues ni sur le site Internet de Rosstat ni dans le SystĂšme interministĂ©riel unifiĂ© d'information et de statistiques (EMISS).
Pour calculer l'inflation mensuelle, Rosstat prend en compte les prix d'environ 500 biens et services, et pour l'inflation hebdomadaire, d'environ 100 articles.
đ„AprĂšs le dĂ©but de l'invasion de l'Ukraine, les autoritĂ©s russes ont dĂ©jĂ classĂ© toutes les statistiques douaniĂšres, les donnĂ©es sur la composition des rĂ©serves d'or et de change de la Banque centrale et ont autorisĂ© les grandes entreprises Ă ne pas divulguer dans leurs rapports leurs dirigeants et leurs indicateurs financiers.
En 2023, les données sur la production de pétrole et de gaz en Russie ont été classées « secrÚtes », et en 2024, aprÚs une série d'attaques de drones ukrainiens, Rosstat a cessé de publier des statistiques sur la production d'essence et de diesel.
Dans le contexte de pertes croissantes en Ukraineđ±, les donnĂ©es sur le nombre de personnes handicapĂ©es, ainsi que les statistiques dĂ©mographiques dĂ©taillĂ©es, qui permettaient d'estimer indirectement le nombre rĂ©el de personnes tuĂ©s pendant la guerre ont disparu de l'accĂšs public.
Enfin, 22 % des dépenses du budget fédéral sont classées « secrÚtes » en 2024 une part record depuis que des statistiques sont disponibles.
Dans le projet de trésorerie pour 2025, le gouvernement prévoit d'augmenter la part des dépenses secrÚtes à prÚs de 30 %, soit plus de 11 000 milliards de roubles.
La disparition des statistiques d'inflation de Rosstat a été révélée peu de temps aprÚs que des économistes de l'Institut d'économie en transition de Stockholm ont déclaré que les autorités russes falsifiaient probablement les données sur les augmentations de prix et gonflaient ainsi les chiffres de la croissance économique.
Les Ă©conomistes avaient attirĂ© l'attention sur le fait que les mesures d'inflation alternatives sont nettement supĂ©rieures aux mesures officielles : par exemple, l'indice des prix Romir des biens de consommation courante, calculĂ© sur la base du panier de consommation rĂ©el des citoyens, a augmentĂ© de 87 % depuis le dĂ©but de l'annĂ©e. la guerre, alors que selon Rosstat lâinflation officielle cumulĂ©e nâest que de 27 %.
En outre, la politique de la Banque centrale laisse présager une inflation nettement plus élevée, ont souligné les experts suédois : le taux de la Banque centrale (21 %) dépasse désormais l'inflation officielle de plus de 12 points de pourcentage, ce qui est totalement illogique.
Par exemple, avec la mĂȘme inflation officielle (8,5 %) qu'aujourd'hui, Ă la fin 2021, la Banque centrale avait maintenu le taux entre 8,5 et 9,5 %.