Le mouvement transhumaniste, dont les extropiens sont un sous-groupe influent, imagine un avenir où l’humain fusionne avec la machine, transcendant ainsi les limitations biologiques. Les extropiens prônent une foi indéfectible en la technologie pour améliorer nos capacités physiques et mentales, allonger notre espérance de vie, et même atteindre l’immortalité. Certains projets, comme les utérus artificiels en développement, reflètent leur volonté de transformer la société et les paradigmes de la reproduction humaine. Des figures influentes comme Bill Gates et Dimitri Itskov investissent dans des recherches visant à prolonger la vie ou à transférer la conscience humaine vers des systèmes numériques.
Nés dans les années 80 en Californie, les extropiens, sous l’influence de Max More et Tom Bell, ont forgé une idéologie qui prône un progrès illimité et l’autotransformation continue de l’individu. En rupture avec l’idée d’un contrôle centralisé, ils défendent une société libertaire, où les relations humaines sont gouvernées par des contrats libres entre individus, sans intervention étatique.
Le lien entre extropiens et cryptomonnaies, notamment Bitcoin, est frappant. Leur quête d’une “monnaie forte” capable de préserver la richesse pendant des périodes de cryogénisation les a poussés à explorer les monnaies numériques dès les années 90. Leur revue, Extropy, consacra plusieurs articles à la monnaie électronique, anticipant une économie transformée par la cryptographie et les technologies digitales.
Les cypherpunks, proches des extropiens, partagent une vision libertaire. Tim May, dans son Manifeste cryptoanarchiste, envisageait une société où la cryptographie permettrait de contourner les systèmes de surveillance et d’assurer la confidentialité des transactions. La création de Bitcoin, annoncée sur une liste de diffusion liée aux extropiens, renforce l’idée d’une convergence entre ces idéologies. Figures transhumanistes et cypherpunks, comme Hal Finney, ont joué un rôle clé dans le développement et la première transaction de Bitcoin.
Bien que l’implication directe de Satoshi Nakamoto dans le transhumanisme soit incertaine, les valeurs de liberté individuelle et d’immortalité numérique qu’incarne Bitcoin s’inscrivent dans cette mouvance. L’extropianisme et la crypto-anarchie pourraient bien être les forces motrices derrière certaines des plus grandes innovations du 21e siècle, redéfinissant la monnaie et le rapport de l’humanité à la technologie