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L’équipe juridique de l’échange crypto Kraken a exhorté un tribunal à rejeter les demandes de la SEC, arguant qu’elles pourraient conduire à une « refonte significative » du système de réglementation financière américain.

Au centre de la problématique se trouve le débat sur la compétence de la SEC concernant les cryptomonnaies listées par Kraken. Voyons tous les détails ci-dessous.

Actualité crypto : Kraken affirme que les demandes de la SEC pourraient déstabiliser l'ensemble du système financier

Comme prévu, Kraken, une bourse de crypto-monnaie, a demandé à un tribunal américain de rejeter les demandes de la Securities and Exchange Commission (SEC).

Arguant notamment qu’ils pourraient provoquer un « remaniement important » du cadre réglementaire financier aux États-Unis. 

La demande de Kraken, déposée auprès du tribunal du district nord de Californie, fait suite à la citation de la SEC publiée en novembre dernier. 

La société a accusé la bourse de ne pas s'être enregistrée en tant que courtier, chambre de compensation ou bourse. 

La SEC avait engagé une action en justice contre Kraken quelques mois après avoir résolu une précédente affaire liée à l’activité de jalonnement de la bourse.

En février 2024, Kraken a demandé le rejet du procès de la SEC, arguant que les crypto-monnaies mentionnées dans l'accusation devraient être considérées comme des matières premières plutôt que des titres.

Cependant, le mois dernier, la SEC a déposé une réponse de 39 pages à la requête en rejet de Kraken, arguant que les mesures coercitives relevaient clairement de sa compétence, telle qu'établie par le Congrès.

Juridiction et régulation : le différend entre Kraken et la SEC

Le document de la SEC, déposé en avril, indique que l'agence a été créée pour faire respecter les lois sur les valeurs mobilières et les bourses, y compris les exigences d'enregistrement pour les intermédiaires en valeurs mobilières.

La SEC prétend suivre son mandat en appliquant le test de Howey, qui détermine ce qui constitue un titre. Ceci repose sur quatre critères : un investissement d’argent dans une entreprise commune, avec l’attente de bénéfices générés par les efforts des autres.

La SEC rejette l’idée selon laquelle elle assumerait de nouveaux pouvoirs et souligne que le Congrès n’a pas besoin d’adopter des lois spécifiques pour chaque nouvelle technologie.

Les avocats de Kraken ont répondu que la SEC n’était pas en mesure de répondre aux critères supplémentaires du test Howey. 

En arguant notamment que leur cas pourrait conduire à une extension indue de la compétence de la SEC, transformant des activités qui n’ont jamais été soumises à son autorité en objets de réglementation. 

Un changement aussi radical dans la structure réglementaire, disent-ils, devrait être discuté au Congrès et non décidé par les tribunaux. Le juge William H. Orrick est chargé d'examiner la question le 12 juin.

Kraken se développe en Allemagne : partenariat avec DLT Finance

Kraken a récemment annoncé une nouvelle collaboration pour servir ses clients en Allemagne, élargissant ainsi sa présence sur les marchés européens. 

Le partenariat a été établi avec DLT Finance, une société agréée par BaFin, à travers ses marques DLT Securities GmbH et DLT Custody GmbH. Cet accord vise à faciliter l’accès aux actifs numériques pour les utilisateurs allemands.

L'Allemagne et l'Europe sont devenues des épicentres de l'adoption des crypto-monnaies, plusieurs villes allemandes manifestant leur intérêt pour la réduction de moitié du Bitcoin (BTC) et le secteur bancaire cryptographique dominé par les fournisseurs européens.

David Ripley, PDG de Kraken, a souligné que plus de 5 % des Allemands possèdent des actifs cryptographiques, soulignant la demande croissante dans le pays : 

"Grâce à ce partenariat, les clients allemands ont accès aux crypto-monnaies avec la certitude de négocier avec la meilleure offre alors que l'Allemagne passe à un nouveau cadre réglementaire paneuropéen."

La collaboration s’inscrit dans un contexte d’évolution réglementaire au sein de l’Union européenne, avec l’introduction du Markets in Crypto Assets Règlement (MiCA), qui fournit un cadre détaillé aux prestataires de services d’actifs numériques. 

Après trois ans de développement, MiCA établit des règles pour l'émission de pièces stables et des réserves obligatoires. La mise en œuvre complète des nouvelles règles est attendue d'ici décembre.

Ce nouvel accord fait suite à d'autres initiatives de Kraken pour se développer en Europe.

Parmi eux, l'acquisition du courtier néerlandais de crypto-monnaie Coin Meester BV et l'approbation de l'institution de monnaie électronique par la banque centrale irlandaise, permettant à la bourse d'opérer dans différents pays, dont l'Irlande, l'Italie, l'Espagne et la Belgique.