L’Asie du Sud-Est (SEA), qui compte une population de près de 700 millions d’habitants et une économie numérique en expansion rapide, est devenue un point focal pour l’innovation et l’adoption de la cryptographie. Néanmoins, le paysage réglementaire de la cryptographie dans la région est complexe et en constante évolution, caractérisé par des approches et des politiques diverses selon les pays.
Cet article se penche sur l’état actuel des réglementations cryptographiques en Asie du Sud-Est, explorant les défis et les opportunités qu’elles présentent à la fois pour l’industrie cryptographique et pour les utilisateurs. En outre, il prévoit que les tendances réglementaires devraient gagner du terrain dans la région d’ici 2024.
Le paysage réglementaire en matière d’EES :
SEA héberge désormais plus de 600 sociétés de crypto et de blockchain, ayant obtenu près d'un milliard de dollars de financement pour les startups de crypto, blockchain et web3 en 2023. Alors que le taux moyen d'adoption de la crypto dans SEA était de 3,56 % en 2021, Singapour se démarque avec près de 10 %. % de sa population impliquée dans la cryptographie, dépassant les États-Unis à 8,3 %.
Malgré ces statistiques prometteuses, l’environnement réglementaire des cryptomonnaies en SEA est loin d’être uniforme ou stable. Les pays présentent différents niveaux d’ouverture et de maturité dans leurs réglementations en matière de cryptographie, certains subissant des changements de politique au fil du temps. Les aperçus notables des réglementations cryptographiques dans les principaux pays d’Asie du Sud-Est comprennent :
Singapour : Reconnue comme l'une des juridictions les plus favorables à la cryptographie au monde, Singapour applique un cadre réglementaire clair et complet. La loi sur les services de paiement, en vigueur depuis janvier 2020, oblige les fournisseurs de services de cryptographie à se conformer aux règles AML, CTF et de protection des consommateurs.
Thaïlande : adoptant une position proactive, la SEC thaïlandaise réglemente les activités de cryptographie, en délivrant des licences à diverses entités depuis 2018/19. La SEC régit également l'émission et la négociation de jetons numériques en vertu du décret sur les entreprises d'actifs numériques et collabore avec d'autres régulateurs pour favoriser le développement de l'industrie.
Malaisie : opérant dans un cadre similaire à celui de la Thaïlande, la Commission des valeurs mobilières de Malaisie supervise les activités de cryptographie. Il impose des licences aux opérateurs de marché reconnus, réglemente l'offre et la négociation de jetons numériques et collabore avec la Banque centrale de Malaisie pour la stabilité du marché.
Indonésie : Affichant un environnement plus restrictif, l’Indonésie a envoyé des signaux mitigés à l’industrie de la cryptographie. Bien que le gouvernement ait interdit la crypto comme moyen de paiement, il reconnaît la crypto comme une marchandise négociable sur les bourses à terme.
Philippines : en adoptant une approche équilibrée et pragmatique, les Philippines réglementent les fournisseurs de services de cryptographie en tant que sociétés d'envoi de fonds et de transfert. La collaboration entre la Bangko Sentral ng Pilipinas, la Securities and Exchange Commission et l'Autorité de la zone économique de Cagayan vise à superviser et à développer l'industrie de la cryptographie.
Vietnam : Adoptant une position plus hostile, la Banque d'État du Vietnam a interdit l'utilisation de la crypto comme moyen de paiement depuis 2017. Cependant, certains éléments indiquent que la banque étudie la possibilité d'émettre une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) à l'avenir. .
Défis et opportunités dans la réglementation cryptographique de SEA :
Le paysage réglementaire diversifié en matière d’EES présente à la fois des défis et des opportunités :
Incertitude et incohérence réglementaires : le manque de clarté entre les différents pays entrave l'intégration transfrontalière et l'interopérabilité des produits.
Arbitrage réglementaire et concurrence : des réglementations disparates créent des opportunités pour les acteurs de l'industrie et les utilisateurs de rechercher les environnements réglementaires les plus avantageux.
Collaboration et coordination réglementaires : La complexité des réglementations nécessite une collaboration entre les régulateurs et les parties prenantes de différentes juridictions.
Huit tendances réglementaires attendues en matière d’EES en 2024 :
Prédire les tendances pour 2024 implique de prendre en compte l’environnement réglementaire existant, les tendances du marché et les progrès technologiques. Les tendances attendues incluent l'évolution des cadres réglementaires, un engagement institutionnel accru, la montée en puissance des CBDC, la croissance des DeFi et des NFT, les discussions sur l'interopérabilité, les campagnes d'éducation et de sensibilisation, les progrès technologiques et la consolidation du marché.
Conclusion:
Le SEA offre un terrain fertile pour la cryptographie, marqué par un marché et une industrie en plein essor. Alors que Singapour est en tête avec un cadre réglementaire transparent, d’autres, comme l’Indonésie et le Vietnam, sont confrontés à l’incertitude. Naviguer dans ce paysage complexe nécessite une approche proactive, notamment le respect des réglementations en évolution et des efforts de collaboration entre les parties prenantes.
À l’horizon 2024, les tendances potentielles englobent l’évolution de la réglementation, l’engagement institutionnel accru, le développement des CBDC, la croissance des DeFi et des NFT, les discussions sur l’interopérabilité, les initiatives éducatives, les progrès technologiques et la consolidation du marché. Ces projections, bien que spéculatives, offrent des principes directeurs aux parties prenantes dans l’évolution du parcours cryptographique de SEA.