Les avocats représentant Alex Mashinsky ont fait valoir qu'il « n'avait pas l'intention de frauder ou de nuire à qui que ce soit » - et que les déclarations qu'il a faites dans des vidéos hebdomadaires aux clients de Celsius ont été faites de bonne foi.
Table des matières
De quelle affaire parle-t-on ?
La stratégie de Machinski
Les créanciers remboursés
De quelle affaire parle-t-on ?
Celsius Network a été l'une des plus grandes victimes d'un hiver crypto brutal en 2022, le prêteur en difficulté ayant soudainement gelé les retraits de 1,7 million de clients.
L'entreprise avait souffert d'un énorme trou noir dans son bilan et avait brusquement basculé vers la faillite, invoquant des « conditions de marché extrêmes ».
Alors que le fondateur Alex Mashinsky insistait régulièrement sur le fait que sa plateforme était « meilleure qu'une banque », avec des rendements qui semblaient trop beaux pour être vrais, les procureurs affirment que c'était différent dans les coulisses.
La Securities and Exchange Commission a affirmé que des déclarations fausses et trompeuses avaient été faites aux investisseurs et qu'il y avait eu une manipulation généralisée du marché de son jeton natif CEL.
Et même si Celsius avait insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une opportunité d’investissement sûre, les régulateurs ont averti que des « risques importants » avaient été pris avec les fonds des investisseurs.
Aujourd’hui, plus de deux ans après l’effondrement spectaculaire de l’entreprise condamnée à l’échec, Mashinsky est jugé à New York et fait face à sept chefs d’accusation criminels.
Il s'agit notamment de fraudes électroniques, de fraudes sur titres et de fraudes sur matières premières. S'il est reconnu coupable, l'entrepreneur déchu risque jusqu'à 115 ans de prison.
Lors de l'arrestation en juillet 2023, le procureur américain Damian Williams a déclaré :
« Si vous arnaquez des investisseurs ordinaires pour vous remplir les poches, nous vous en tiendrons responsable. »
Le ministère de la Justice a montré qu’il avait une solide expérience dans le démêlage des effondrements complexes du secteur des cryptomonnaies et dans la collecte des preuves nécessaires pour obtenir des condamnations.
FTX a fait faillite en novembre 2022 — et moins d'un an plus tard, Sam Bankman-Fried a été reconnu coupable des sept chefs d'accusation retenus contre lui et condamné plus tard à 25 ans de prison.
Son équipe juridique a désormais interjeté appel et soutient qu'il a été traité injustement par le juge tout au long de son procès.
Alex Mashinsky au Web Summit en 2021 | Source : Piaras Ó Midheach/Web Summit via Sportsfile
L'ancien dirigeant de Celsius, Roni Cohen-Pavon, a plaidé coupable de quatre chefs d'accusation le 13 septembre. Cohen-Pavon, un citoyen israélien, est libre sous caution de 500 000 dollars et peut quitter les États-Unis pour se rendre en Israël. Il a accepté de coopérer avec les procureurs.
La stratégie de Machinski
Les avocats représentant Mashinsky ont fait valoir qu'il « n'avait pas l'intention de frauder ou de nuire à qui que ce soit » - et que les déclarations qu'il a faites dans des vidéos hebdomadaires aux clients de Celsius ont été faites de bonne foi.
Ils demandent le témoignage de six anciens dirigeants de l'entreprise, dont son directeur financier. Son cabinet d'avocats Mukasey Young a écrit dans un dossier déposé la semaine dernière :
« En bref, il apparaît que M. Mashinsky a été accusé d’actes et d’événements dont il n’avait aucune connaissance, dont il n’avait aucune intention criminelle et, parfois, a même donné des instructions contraires. M. Mashinsky devrait avoir la possibilité d’interroger les personnes dont la conduite lui a été imputée. »
Les avocats ont ensuite averti que « les enjeux sont élevés » compte tenu de la peine potentielle à laquelle Mashinsky est confronté – et étant donné qu’il pourrait s’agir d’une peine à perpétuité, l’ancien homme d’affaires devrait avoir la possibilité de rassembler des preuves pour sa défense.
L’un des principaux défis pour Mashinsky réside dans le fait que cinq des témoins ne peuvent pas être assignés à comparaître par un tribunal américain parce qu’ils vivent à l’étranger :
« L’impossibilité d’obtenir le témoignage de ces témoins entraînerait un dysfonctionnement de la justice. »
Les créanciers remboursés
Ces derniers mois, des efforts ont été déployés pour indemniser les clients privés de leurs économies lors de la faillite de Celsius.
Les créanciers ont reçu jusqu’à 85 cents pour chaque dollar, soit considérablement plus que l’argent dû par d’autres entreprises qui ont fait faillite.
Cela est en partie lié à la façon dont les marchés des crypto-monnaies ont progressé ces derniers mois, mais néanmoins, une grande partie des fonds récupérés est allée aux avocats supervisant les procédures du chapitre 11.
Recevoir des paiements a été une expérience douce-amère pour de nombreuses victimes. Bien que cela mette fin à de nombreux mois d’incertitude, beaucoup auraient fini par manquer le récent rebond des crypto-monnaies.
Celsius, qui sort désormais de la procédure de faillite, renaît sous le nom d'Ionic Digital, une société spécialisée dans le minage de bitcoins. Les créanciers du prêteur figurent parmi ses actionnaires.
Le mois dernier, il a été annoncé qu’une installation « à la pointe de la technologie » avait été mise en service au Texas, qui compte plus de 15 000 mineurs — le premier des quatre bâtiments à être créés.
Les chiffres d'Ionic montrent également que l'entreprise a également extrait 1 331 BTC au cours des six mois de février à juillet.
Malgré cette résolution financière, beaucoup de ceux qui ont été pris dans la débâcle de Celsius suivront de près le procès d’Alex Mashinsky – certains soumettant des déclarations d’impact sur les victimes pour expliquer comment elles ont été affectées par la faillite.
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