TOKYO. Le ministre de la Transformation numérique et membre du Parti libéral-démocrate (PLD) du Japon, Tarō Kōno, a appelé à l’austérité sur le marché du travail dans un contexte d’inflation difficile. L’accession potentielle de cet homme politique au poste de Premier ministre à la fin du mois met en lumière son projet controversé de fermeture des entreprises « inefficaces ».
Le ministre de la Transformation numérique et « anticonformiste » politique Taro Kono a appelé à la fermeture des entreprises japonaises non rentables dans une interview diffusée en direct le dimanche 1er septembre (JST) avec ABEMA News Show.
Le journaliste politique Kazuhiro Aoyama a lancé un défi au candidat au poste de Premier ministre, Kono, en soulignant : « C’est une grande réforme pour le Parti libéral-démocrate, qui a toujours mis l’accent sur la protection des petites et moyennes entreprises. J’imagine qu’il y aura une forte opposition au sein du parti, mais y êtes-vous préparé ? »
Kono plaide pour la fermeture des entreprises japonaises « inefficaces »
Kono a souligné qu’en raison des problèmes d’inflation du Japon, la discipline budgétaire est essentielle et que « les projets inefficaces actuellement menés dans le cadre du budget » doivent être interrompus.
On ne sait pas exactement ce que les plans de Kono pourraient impliquer : l’État se contenterait-il de supprimer les aides financières ou prendrait-il des mesures plus drastiques pour forcer les petites entreprises à fermer ? Le député du PLD a déclaré à Aoyama que les entreprises inefficaces seraient fermées et que les travailleurs devraient acquérir de nouvelles compétences tout en « assurant leurs moyens de subsistance grâce à un filet de sécurité ».
« C’est une réforme importante pour le Japon, pays réputé pour sa faible productivité, mais c’est une réforme sanglante », a fait remarquer Aoyama.
L'interview du ministre de la Transformation numérique Kono avec ABEMA News Show a suscité une vive réaction de la part des utilisateurs japonais des réseaux sociaux.
Certains utilisateurs japonais des réseaux sociaux ont critiqué la prétendue « libéralisation » du marché du travail, laissant entendre que ce projet n’est qu’un contrôle centralisé déguisé. Un utilisateur de X a commenté (traduit par Google) :
« Mettre fin aux entreprises qui n’améliorent pas leur efficacité » est le rôle des entreprises privées en concurrence entre elles, et non une décision politique. Si nous suivons cette logique, alors les membres de la Diète qui ont maintenu l’économie japonaise inefficace pendant 30 ans devraient être ceux qu’il faut éliminer. La confusion entre macro et micro de cet individu est si grave qu’il n’est pas apte à être Premier ministre.
Kono, qui a récemment déclaré la victoire du Japon dans la « guerre » contre les disquettes et a fait référence aux téléviseurs cathodiques dans l’interview d’ABEMA, a déclaré : « Certains dirigeants d’entreprise versent des compensations personnelles, ce qui rend difficile leur faillite. Nous allons également prendre des mesures, comme supprimer rapidement ces garanties personnelles. »