Le 9 juillet, Ruchir Sharma, président de Rockefeller International, a partagé son point de vue sur l'émission « Closing Bell Overtime » de CNBC concernant les opportunités émergentes sur les marchés mondiaux, en particulier alors que l'économie américaine montre des signes de décélération.

Rockefeller International, qui fait partie de Rockefeller Capital Management, propose une gamme de services financiers, notamment la gestion de patrimoine, la gestion d'actifs et la banque d'investissement. La société se concentre sur la fourniture de solutions financières sur mesure aux particuliers, aux familles et aux institutions fortunés du monde entier.

Sharma est un éminent investisseur, auteur et commentateur financier. Avant de rejoindre Rockefeller en 2022, Sharma a passé 25 ans chez Morgan Stanley Investment Management, où il a occupé des postes importants, notamment celui de responsable des marchés émergents et de stratège mondial en chef. Chez Rockefeller International, Sharma agit en tant que conseiller et ambassadeur mondial de la marque, apportant son expertise au family office mondial et aux activités internationales de la société. Il est également le fondateur et directeur des investissements de Breakout Capital, une société d'investissement axée sur les marchés émergents.

Sharma est largement reconnu pour ses nombreux écrits et commentaires sur les tendances économiques mondiales. Il est l'auteur de plusieurs livres à succès, dont « Breakout Nations », « The Rise and Fall of Nations » et « The 10 Rules of Successful Nations ». Son dernier ouvrage, « What Went Wrong with Capitalism », a été publié en 2024. Sharma contribue fréquemment à de grandes publications telles que le Financial Times, où il écrit des chroniques bihebdomadaires, et ses idées sont recherchées dans la presse écrite et audiovisuelle.

Ralentissement économique aux États-Unis

Ruchir Sharma a souligné que l'économie américaine présente un ralentissement, marquant le deuxième trimestre consécutif où la croissance est nettement inférieure à 2 %. Sharma a souligné que cette tendance pourrait conduire à un quasi-arrêt au cours des six prochains mois, à mesure que les effets des mesures de relance passées s'estompent. Selon Sharma, l’impulsion artificielle apportée par ces stimuli s’estompe, révélant une trajectoire de croissance plus modérée.

Expansion mondiale et montée des investissements internationaux

Sharma a noté que le reste du monde, moins dépendant de ces mesures de relance, connaît une expansion mondiale plus large. Selon lui, cela suggère une résurgence potentielle des investissements internationaux. Cependant, Sharma a souligné que l’enthousiasme actuel des investisseurs est fortement orienté vers les entreprises axées sur l’IA, éclipsant ainsi les autres secteurs. Il a souligné que la surperformance du marché américain était principalement due aux valeurs technologiques à grande capitalisation comme Nvidia. Considérée sur une base équipondérée, la performance du marché américain est comparable à celle des marchés européens et émergents.

Inde : un marché haussier unique

En évoquant les marchés émergents, Sharma a cité l’Inde comme un cas unique. Il a décrit l’Inde comme le marché le plus cher au monde, mais a également souligné son véritable statut de marché haussier. Contrairement à d’autres marchés, le marché haussier indien se caractérise par une croissance généralisée, les actions de moyenne et petite capitalisation surperformant les actions de grande capitalisation. Malgré les complexités géopolitiques, telles que la dynamique diplomatique entre l’Inde et la Russie, Sharma a fait valoir que les risques géopolitiques ne constituent pas un obstacle majeur à l’investissement dans les marchés émergents.

Influences géopolitiques et réalignements du marché

Sharma a abordé le paysage géopolitique plus large, soulignant comment les sanctions américaines contre la Russie ont incité les pays à rechercher des alliances alternatives et à réduire leur dépendance à l'égard du dollar américain. Ce réalignement, a-t-il suggéré, contribue à l’attractivité croissante des marchés émergents. L’augmentation des achats d’or par les banques centrales reflète également ce changement.

Réversion à la moyenne et dynamique du marché

Une question cruciale soulevée par Sharma est de savoir si le concept de retour à la moyenne sur les marchés est endormi ou mort. Il a exprimé l'espoir que le retour à la moyenne soit simplement latent, car sa résurgence pourrait profiter aux marchés émergents. Sharma en a noté des signes avec la récente stabilisation du dollar suite à son appréciation significative.

Perspectives du marché européen

Concernant l’Europe, Sharma dresse un tableau mitigé. Il a souligné que les récents résultats des élections en France et au Royaume-Uni témoignent du mécontentement des électeurs à l'égard du statu quo, ce qui incite à des changements politiques. Malgré une hausse cyclique des dépenses de consommation en Europe, Sharma reste prudente quant à ses perspectives à long terme. Il a fait valoir que même si l'Europe présente une certaine valeur, elle manque de croissance significative à long terme par rapport aux marchés émergents, qui offrent à la fois de la valeur et un potentiel de croissance.

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